• Femme libre

    Femme libre, libérée. Rêve plus que réalité. Les choses et les temps ne changent pas facilement dans ce domaine.

    Les droits de la femme ! Allons donc !
    La faridondain', la faridondon,
    Les droits de l'homme ça suffit,...

    C'est avec cette chanson que j'avais commencé mon billet pour la présidente éphémère, "La Vieille Marmotte" mais en lisant sa demande  me voilà obligée de trouver autre chose.

    « Lorsque tous les peuples s'agitent au nom de Liberté, et que le prolétaire réclame son affranchissement, nous, femmes, resterons-nous passives devant ce grand mouvement d'émancipation sociale qui s'opère sous nos yeux. Notre sort est-il tellement heureux, que nous n'ayons rien aussi à réclamer ? La femme, jusqu'à présent, a été exploitée, tyrannisée. Cette tyrannie, cette exploitation, doit cesser. Nous naissons libres comme l'homme, et la moitié du genre humain ne peut être, sans injustice, asservie à l'autre. Comprenons donc nos droits; comprenons notre puissance; nous avons la puissance attractive, pouvoir des charmes, arme irrésistible, sachons l'employer. Refusons pour époux tout homme qui n'est pas assez généreux pour consentir à partager son pouvoir ; nous ne voulons plus de cette formule, Femmes, soyez soumise à votre mari ! Nous voulons le mariage selon l'égalité... Plutôt le célibat que l'esclavage ! (...) Jeanne-Victoire.

    Jeanne-Victoire Deroin, une ouvrière lingère devenue institutrice, a écrit cet article dans un prospectus, titré La Femme Libre, première parution le 15 août 1832 : originalité de cette publication rédigée et publiée par des femmes qui ne signent que de leurs prénoms. Libres d'écrire et de dire ? Pas vraiment puisqu'elles craignent sans aucun doute les représailles des hommes, dirigeants de la classe politique et chefs des classes sociales (le pater familias avait tous les droits, même s'il oubliait les devoirs qui vont avec ces droits). Être une femme libre n'est pas facile.

    Vous souvenez-vous de ce titre ? Femme libérée, Cookie Dingler

     

     

    "Être une femme" libre ? Michel Sardou évoque de façon satirique les femmes des années 1980, le début de la liberté d'après certains ; personnellement j'ai comme un doute.  Femmes des années 80, dans cette chanson,  Sardou évoque l'évolution de la condition féminine avec cette idée qui consiste à renier toute féminité pour servir la cause des femmes («Enceinte jusqu'au fond des yeux, qu'on a envie d'appeler monsieur, En robe du soir, à talons plats, Qu'on voudrait bien appeler papa… »), l'hyper sexualisation du "look" féminin, façon P... comme disait Serge Reggiani («Femme des années 80, mais femme jusqu'au bout des seins […]  qu'on aime bien sans soutien-gorge… »). En 2010, le chanteur revisite la chanson et il ne reste du texte original que le premier couplet et le refrain. Il tire un bilan de la parité entre les sexes : Être une femme 2010, «Depuis les années 80 / Les femmes sont des hommes à temps plein / Fini les revendications / C'qu'elles ont voulu maint'nant elles l'ont ». Sardou se dit qu'au final les femmes ont plus perdu que gagné : «Elles rentrent épuisées tous les soirs […] Quant à l'amour elles n'y pensent plus / Juste un amant qu'elles n'revoient plus […].


     

    A l'opposé des femmes qui se veulent libres, il y a celles qui s'enferment (de gré ou de force) et se cachent derrière des chiffons : le voile, la burqah, etc. "La femme grillagée" de Pierre Perret dérange, elle est pourtant là. Est-ce pour narguer avec ses compagnons notre civilisation à la dérive ?

     

    Elle ne prend jamais la parole
    En public, ce n'est pas son rôle
    Elle est craintive, elle est soumise... Tout le contraire de la femme libre !

    Alors revenons aux chansons de femmes libres : je pense à des chanteuses comme Colette Magny, Pia Colombo, Francesca Solleville, Jeanne Cherhal, Juliette, pas Gréco, l'autre, plus jeune, Juliette tout court. Il y en a tant maintenant.

    Je ne sais pourquoi la femme libre me fait penser à Moulinex et à Boris Vian.

    Moulinex libère la femme” lisait-on sur des affiches dans les années 60. L'entreprise Moulinex a été longtemps le principal fabricant d’ustensiles électroménagers comme le robot-mixeur ou l’aspirateur. Vous souvenez-vous que les Françaises n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1944 et que jusqu’en 1965, elles devaient obtenir l’autorisation de leur mari pour exercer un emploi ? Le slogan de Moulinex colle aux idées des femmes qui en ont assez de passer leur vie à faire le ménage ou la cuisine ; les appareils électroménagers permettent d’accomplir les tâches ménagères plus rapidement et donc d’avoir plus de temps libre pour (dans l'idéal) étudier, se former et réclamer encore plus de droits.

     

     

    C'est beau de rêver. C'est être libre, non ?

    La dernière aliénation pour les femmes, une fois qu’elles ont pu rompre avec un milieu familial et social contraignant, reste l’amour. Et comme le chantait ma grand-mère "Plaisir d'amour ne dure qu'un instant, chagrin d'amour dure toute la vie"... Sniff...

     

    On n'est plus dans le sujet ? Vous croyez... Et bien, pas moi, je crois qu'on y est encore et de toutes façons, j'aime suivre mes pensées, sans entrave ; être libre de penser comme j'en ai envie. Être une femme libre n'est pas chose aisée, ça c'est sûr !

    « La Femme Libre ou pas.Une femme se bat... »
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  • Commentaires

    1
    Marmotte Distraite Profil de Marmotte Distraite
    Mercredi 7 Août 2013 à 09:58

    Eh ben voilà, tu as trouvé la route ! Ton article est MA-GIS-TRAL ... c'est quelque chose que le don de l'enseignement ! Un grand merci de t'être pliée à mes caprices de femme libre, Françoise !

    2
    Mercredi 7 Août 2013 à 12:35

    Superbe partage !!!!

    Merci beaucoup

    Bonne journée ,

     

    3
    Mercredi 7 Août 2013 à 21:24

    bravo pour cet article complet et bien illustré....magistral...c'est bien "de maitre"!!

     

    4
    Mercredi 7 Août 2013 à 22:07

    Très bel article, un grand bravo!!!

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