• De Beaumarchais à Rossini

    Le Barbier de Séville (écrit en 15 jours dit-on- NDRL) est l'opéra le plus connu de Gioachino Rossini, sur un livret de Cesare Sterbini, créé en 1816 et considéré par beaucoup comme le chef-d'œuvre de l'opéra-bouffe italien.

    L'histoire a été tirée de la comédie Le Barbier de Séville de Beaumarchais (1732-1799), jouée pour la première fois au Théâtre-Français le 23 février 1775, l'une des trois pièces de cet auteur comptant parmi les héros : le personnage de Figaro. Avant Rossini, un autre compositeur italien, Giovanni Paisiello avait composé un Barbiere di Siviglia, créé en 1782 et qui remporta un énorme succès[1]. Mozart, lui aussi  composa, un opéra inspiré de la trilogie de Beaumarchais : Les Noces de Figaro. (Wikipédia)

    .....................  La première eut lieu le 20 février 1816 au Teatro di Torre Argentina à Rome ..... Ce fut une succession de catastrophes : non seulement la cabale montée par Gasparo Spontini, rival de Rossini, fonctionna à merveille mais le ténor Garcia, qui avait voulu s'accompagner à la guitare (qui était désaccordée), fut sifflé. Rossini en habit noisette au clavecin pour le continuo, fut chahuté. Vitarelli trébucha et saigna du nez. Pour couronner le désastre, un chat traversa la scène et la salle entière se mit à miauler. La représentation se poursuivit dans un désordre indescriptible. Le lendemain, Rossini déclara qu'il ne participerait pas à la deuxième représentation. Une fois couché, il fut réveillé par la foule venue acclamer le compositeur ébahi. (?)

     Voici les deux textes :

    Beaumarchais Le Barbier de Séville

    Acte II, scène 8

    La calomnie, Monsieur? Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés. Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande Ville, en s'y prenant bien ; et nous avons ici des gens d'une adresse!... D'abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez Calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'oeil ; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription.


    Rossini, Il barbiere di Siviglia

    La calomnie est une brise, un léger souffle d'air, qui, insensible et subtile, légèrement, lentement commence à susurrer.
    Son murmure rase la terre, va sifflant, va partout, en bourdonnant, à l'oreille des gens, s'y glisse habilement, envahit leur cerveau, étourdit la tête et la fait gonfler.
    Ressortant par la bouche, le bruit va croissant,s'élance de lieu en lieu.
    Peu à peu, il gagne en force. On dirait le vent d'orage qui se lève sur les forêts, siffle à travers les arbres et vous glace d'effroi.
    A la fin, il éclate, il déborde, se propage, se multiplie et produit une explosion comme la détonation d un canon, un tremblement de terre, un ouragan, un tumulte général qui ébranle les cieux.
    Et le pauvre calomnié, avili et ruiné, frappé à mort par le mépris des gens n'a plus qu'à mourir sous la honte.


    Nostalgie de ce touche-à tout génial : T. LE LURON


     

    Ou bien : Inattendu !!

    http://www.wat.tv/video/serge-lama-barbier-seville-xbow_2flcz_.html

     


    Air de la calomnie du barbier de Séville par richardvallouise

     

    Nota Bene : cet article m'est inspiré par celui de ma 'copinaute'  Françoise : lire ICI

     

     

    « 1967 ?Tobias Hume »
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  • Commentaires

    1
    Mercredi 9 Octobre 2013 à 03:00

    "Et le pauvre calomnié, avili et ruiné, frappé à mort par le mépris des gens n'a plus qu'à mourir sous la honte."

    Ils ne connaissaient pas encore internet en ce temps-là. C'est pire avec cette invention du diable ! Je suis choquée par ce qu'on appelle " faire le buzz". Quand il s'agit de nouvelles à propos de célébrités, je peux comprendre mais que des propos violents entre jeunes mènent au suicide d'une victime, je me pose au moins une question : dans quel monde vivons-nous ? Images... communication... Mouais...

    Bonne journée quand même, amie Marmotte.

    2
    Jeudi 10 Octobre 2013 à 08:13
    incertitudes

    Bel article Madame! Le feu révolutionnaire sous la cendre des écrits de Beaumarchais...le monde allait changer!! La musique du grand rital qui allait finir sa vie en France...Quels hommes ils étaient!

    Comme leurs héros ils furent eux aussi victimes des manigances de leur temps!SI je me m'abuse Beaumarchais fut "inquiété" pour ses écrits...

    Sais tu que je passe tous les jours pratiquement devant le théatre Argentina à Rome???????

    Pour la zique..j'ai écouté Lama...mais pourquoi s'était-il mis à chanter du rossini???

    Quant à la calomnie...

    3
    Jeudi 10 Octobre 2013 à 09:54

    Tu ne trouves pas, Jacotte, que j'imite superbement bien Eve RUGGIERI dans cet article ?

    Pour LAMA ? Peut-être un péché de jeunesse ? ... Il a bien fait de rester dans la chanson, je trouve !

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